EMPLOYÉS DU CHEMIN DE FER  

 

                                                     Texte de Michel Bourassa

 

Sources : Livre Yamachiche et son Histoire (J.-Alide Pellerin), André Desaulniers, René N. Milette, Jérôme Noël et souvenirs personnels.

Photos : collection Elphège Landry (collaboration André Desaulniers et Louise Landry). 

          
Le chemin de fer du Pacifique Canadien pour le trajet Québec-Montréal a vu sa construction débuter à Québec en 1872 et était rendu à Louiseville pour un premier trajet Québec-Louiseville le 28 février 1878; ce jour-là, une foule nombreuse s’était rendue à l’emplacement de la future gare de Yamachiche pour accueillir l’arrivée de ce premier train dans notre localité. L’inauguration officielle du trajet Québec-Montréal a eu lieu le 8 février 1879. Le coût d’un billet de train Yamachiche Trois-Rivières aller-retour était de $0.25.

1879 : Au mois d’août de cette dite année, M. Matthew Kane, constructeur de 85 milles du chemin de fer, aménagea un train spécial de 15 wagons, ce pour transporter la presque totalité de la population de Batiscan lors d’un pèlerinage à Sainte-Anne d’Yamachiche.

1891 : 32 charretiers, soit des conducteurs de voitures tirées par des chevaux, dont une dizaine à la fois et tous coiffés de la même façon, s’enlignaient le long de la rue de La Gare, attendant patiemment des clients potentiels lors de leur débarquement de chaque arrivée de train, devant la stricte interdiction pour lesdits charretiers de monter sur le débarcadère afin de solliciter les passagers à leur descente.


Photo : Gare du C.P.R. de Yamachiche, 1914.

Au fil des ans, plusieurs chefs de gare télégraphistes ont travaillé à la gare de Yamachiche et en voici la liste, laquelle est divisée en trois parties, soit les Télégraphistes nés à Yamachiche, avec Emmanuel Bellefeuille (1841), Alide Duchesne (1883), Raoul Duchesne (1884), Émile Grimard (1896), Réal Grimard (1904), Marius Grimard (1907) et Henri-Paul Milot (1919); soit les Opérateurs à Yamachiche, avec Casimir Nault, J.-Prosper Grimard, Camille Laferrière, C.-M. Destroismaisons, J.-Ernest Simard, Émile Grimard, J.-G. Turcotte, Achille Béland et Réal Lessard (jusqu’au 1er mai 1971, soit la fermeture de la gare); soit les Chefs de section, avec Théophile Leblanc, Louis Gélinas, Adolphe Lacombe, Joseph Roy, Donat Berthiaume, Alphonse Baribeau, Lionel Desaulniers et Rosaire Pellerin (1965…). Il est à noter que J.-Prosper Grimard a travaillé à la gare de Yamachiche pendant 43 ans, ce comme télégraphiste.

1926 : Dans le but de rendre plus attrayant l’environnement des gares, la Compagnie du Pacifique Canadien offrait annuellement des prix spéciaux pour les parterres les mieux entretenus sur ses terrains. En juillet 1926, la station de Yamachiche, sous la responsabilité de l’agent Grimard, remporta le premier prix de tout le réseau laurentien à titre de « mention honorable » pour son travail délicat et persévérant.


Photo : Gare de Yamachiche, 1935

Photo : Le roi d’Angleterre, George VI, avec son épouse, soit la mère de la future reine (Élizabeth II).


Photo : Foule à la Gare de Yamachiche, attendant le passage du train, avec à son bord,  le roi George VI et son épouse, le 18 mai 1939.

Plusieurs citoyens de Yamachiche ont travaillé pour le C.P.R., soit directement sur la voie ferrée ou soit comme cuisinier à bord d’un train. Pour les cuisiniers, il y a eu, entre autres, Lionel Hélie et Maurice Lefebvre. Quand à ceux qui ont sué à grosses gouttes pendant les chaleurs d’été, au pic et à la pelle, ces derniers ont œuvré sur le chemin de fer : Henri Bourassa, Marcel Berthiaume, Émile Desaulniers, Paul-Émile Gélinas, Gabriel Mineau, Jérôme Noël et Florent Ricard, ainsi que plusieurs autres. Il faut signaler que Lauria Crête, de Pointe-du-Lac, était le chef d’une équipe de 40 hommes travaillant à l’entretien de la voie ferrée et ce, dans la décennie 1950.

À Yamachiche, il y a eu deux gares, soit la première, de fin 1870 ou début 1880 jusqu’à l’incendie de 1906, et la construction de la deuxième après ce feu, ce jusqu’à sa fermeture, soit le 1er mai 1971. Cette dernière gare fut vendue à l’encan par le Pacifique Canadien et achetée par M. Jeannot Baribeau de Saint-Léon-le-Grand pour être déménagée et transportée le 28 septembre 1973 au 207 de la rue Sainte-Anne, servant de restaurant et de bar-salon.


Photo : Restaurant La Gare, rue Sainte-Anne.

La gare de Yamachiche était encore sur place lors du déraillement d’un train de marchandises le 13 juillet 1973, dans lequel il y a eu un mort (M. Normand Mongrain, conducteur du camion heurté et causant le déraillement) et dans lequel 28 des 47 wagons du convoi ont déraillé et ont quitté la voie ferrée, certains enlisés dans le sol et rapidement sortis dans les jours suivants par des grues mécaniques du Canadien Pacifique, le trafic du service ferroviaire obligeant.

Il faut signaler que la Compagnie du Pacifique Canadien a été un créateur important d’emplois pour Yamachiche, devenant le gagne-pain de plusieurs travailleurs de ladite municipalité, ce tout au cours de son existence, surtout lors des meilleures années de prospérité, soit pour les producteurs de foin et de céréales, soit pour les postillons avec le transport du courrier postal ramassé amené au bureau de poste, soit pour les meuneries locales comme Jacques Lacerte, Marcel Bérard et Gérald Milot, ou soit encore pour la compagnie Duchesne & Fils avec le transport des matériaux de construction comme le bois et la laine minérale, entre autres.