WOMBOMKANHIK

 

                                                                Texte de Paul Desaulniers

                                                                Inspiration : abbé Caron

 

Ce texte a été écrit en 1972, paru dans le Journal Action-Jeunesse et recopié par Michel Bourassa.

 

Photos : Réjean Gagnon et Municipalité Yamachiche.

               Si parfois Yamachiche vous paraît original pour le nom d’une municipalité, consolez-vous; vous pourriez demeurer à Wombomkanhik!....

 

Vous vous demandez probablement où peut se trouver Wombomkanhik. Eh bien! C’est ici. En effet, Wombonkanhik (ce qui veut dire sable blanc), n’est pas un saint populaire à l’époque des premiers colons. C’est ainsi que les Abénakis surnommaient Yamachiche. Rassurez-vous, les Algonquins fort heureusement étaient beaucoup plus nombreux que les Abénakis; ces Algonquins étaient d’ailleurs des gens très pessimistes. Ils voyaient bien ces plages de sable blanc qui côtoyaient le Lac, mais ils trouvaient probablement plus évocateur la boue sur le rivage des rivières Marguerie, (aujourd’hui Rivière Yamachiche) et St-Lambert (aujourd’hui Petite Rivière). Ils surnommèrent donc l’endroit IYamachiche, ce qui signifie « Boue au Large » ou mieux encore « Boue au fond de l’eau ». On était d’ailleurs fort original en ce temps-là. Yamachiche ou Machiche (par abréviation), ne fut adopté officiellement que lorsque la municipalité prit de l’importance.


Photo (Réjean Gagnon) : Pointe-Yamachiche, à la sortie de Grande-rivière Yamachiche.

Nos premiers colons se permettaient de jouer avec l’orthographe selon l’inspiration du moment et il y eut presque autant d’appellations pour Yamachiche qu’il pouvait avoir d’habitants : YABAMACHICHE, OUABAMACHICHE, YABMACHICHE, OUABMACHICHE, OUAMACHICHE, OUABMACHIS, OUABMAKIS, IYAMACHICHE, AMACHICHE et MACHICHE.

Il y eut également WOMBOMKANHIK mais ça, c’est une autre histoire qu’il est préférable d’oublier.

Mais la province de Québec ne serait pas aussi originale… s’il n’y avait pas tant de noms de saints. Fallait-il adopter St-Yrsute ou St-Machiche? Conscients de ce problème, les habitants de Yamachiche ne voulurent pas déroger à la règle. De véritables experts (en chicane), nos premiers colons se rallièrent à l’intendant Bigot qui, le 3 mars 1722, institua l’étendue de la paroisse de Sainte-Anne de Yamachiche.


Photo : Viaduc débutant à la fin du boulevard Duchesne, soit l’ancien territoire du premier village de Yamachiche, avec la première église et la première route carrossable, entre autres.

(Faisant partie aussi de ce texte, le paragraphe ci-dessous) :

L’abbé Dumoulin, curé de 1825 à 1853, vint promouvoir de façon toute particulière le culte de Ste-Anne à Yamachiche. C’est lui qui a érigé la statue miraculeuse le 14 juillet 1832 (au-delà de 15 guérisons miraculeuses). L’abbé Dumoulin obtint également la permission de célébrer solennellement la fête de Ste-Anne à chaque année dans sa paroisse. Cette permission lui fut accordée en 1846.